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Revoir "de fond en comble" le dispositif "mon soutien psy"

Revoir "Mon soutien psy" de "fond en comble" ....

 

Dans son discours du 24 janvier 2024 à l'Assemblée Nationale, le nouveau 1er ministre, Gabriel Attal, annonce la nécessité de revoir de fond en comble le dispositif mon soutien psy de remboursement par l'assurance maladie des consultations et des séances de travail psychothérapique avec un psychologue.

 

Il dit qu'à ce sujet, mis politiquement en dérive paramédicalisante illégitime et déformante par Emmanuel Macron lui-même déclarant en septembre 2020 aux assises de la santé mentale qu'il ne se voyait pas annoncer aux médecins le remboursement de séances de psychothérapie avec des psychologues -exerçant pourtant une profession réglementée indépendante- qui ne seraient pas médicalement "préconisées", il faut reconnaître qu'ils se sont trompés. Dont acte !

 

L'accès direct au psychologue sera rétabli et les séances remboursées en gros au prix du "marché" ajoute-t-il.

 

Dont acte encore ! Nous verrons bien la valeur de sa parole pour le redressement d'une dérive, jusque-là politiquement et administrativement organisée, dont les effets pervers consécutifs de dévoiement forcé au gabarit médical inapproprié de l’exercice authentique de la psychologie ne cessent de se répandre et s’amplifier.

 

Car les psychologues, ces médecins de l'âme, sont seuls responsables de garantir l'usage réservé par la loi de leur titre professionnel. Ils ne sont pas des paramédicaux qui seraient mis au gabarit déformant inapproprié de lunettes médico-administratives de non-psychologues manifestes par subordination invalidante méprisante et étriquée. Ils le seraient ainsi de plus au gabarit insensé de conceptions administrativo-obsessionnelles et médico-centrées, comme on le voit dans les dispositions administrant ce mauvais dispositif de « soutien psy ». Celles-ci tendraient de ce fait, comme on le constate donc hélas, à formater voire protocoliser contre productivement leur démarche clinique singulière selon la logique inadéquate erronée de traitements médicaux et médicamenteux sur le modèle du traitement médical et paramédical de dysfonctions somatiques et d'organes malades.

 

La psychologie, l'authentique, celle, autre et indépendante, qu'exercent spécifiquement les psychologues, relève des sciences humaines et non pas médicales. Encore moins des paramédicales, même si les pratiques de psychologie clinique ne sont pas sans avoir des effets manifestes bien mondialement reconnus et évalués - qui plus est à fort facteur d'effet (de 0,80 à 1,45)  démontrés par la plupart des études scientifiques (1) désormais - sur la santé mentale, voire la santé tout court et son économie.

 

Cette place différente, c'est à dire autre, la médecine, dans les dispositifs de santé peut, peut-être, si le politique en promeut désormais une plus claire inscription symbolique législative et administrative qui ferait coupure libératoire, en venir à la reconnaître, l'accepter de façon égalitaire et enrichissante (2) comme un supplément utile et nécessaire à ses côtés.

 

Elle pourrait en venir naturellement par là-même aussi, à lui faire plus modestement simplement sa place. Elle pourrait le faire en l'acceptant et la respectant pour ce qu’elle est dans son altérité et son indépendance. En le faisant, du coup, sur un autre plan que celui d'une rivalité imaginaire. Sans continuer stérilement et obstinément dès lors à se sentir tenue de la faire rentrer sous son aile et dans son giron pour qu’elle ne lui échappe pas.  Elle pourrait donc enfin s'ouvrir à la tolérer à ses côtés, sans la regarder de façon possessive mais symptomatiquement erronée comme si elle était et devait rester à son image et à sa botte.   

 

 Michel Berlin

 

 

 (1https://psychologues.org/webinaires/?playlist=f6dbdab&video=a4d095a

 (2) https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0014385520301110

 

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