Réponse à Mxxx et Nxxxx sur l'absence de fonction de psychologue dans les
établissements scolaires- Extrait du forum "une politique pour la psychanalyse" du site : www.œdipe.org)
Auteur: Michel Berlin
Date: 29-11-2005
Je voudrais répondre
sur ce fil à Nxxxx et à Mxxxxx qui toutes deux déplorent qu'il n'y ait pas de budget pour conférer, dans l'école, une place à une fonction psychologique qui puisse y apporter le soutien d'une
Autre écoute. Celle du psy prenant en compte et mettant au travail de parole la subjectivité, d'une place légitimée qui le permettrait, afin notamment de limiter les retours de boomerang
tenant au fait que ce qui est refoulé, comme on sait, fait retour dans le symptôme.
J'ai été jadis, il y a une vingtaine d'années, et durant une dizaine d'années, psychologue en milieu scolaire dans un GAPP (Groupe d'Aide Psycho-Pédagogique composé d'un psychologue et de deux
rééducateurs), puis en secteur au Sud de la France et je peux vous assurer que cette fonction existe toujours budgétairement dans l'éducation nationale. Des psychologues en ont virtuellement la
fonction, le titre professionnel et la formation requise pour en faire usage...
Mais ...seulement voilà, comme je le disais dans un autre post sur un autre fil à M. Luciani, la place en écart qu'ils représentent comme "inquiétante étrangeté", celle évoquant une « Autre scène » en nous, quelque choses de « différent » a du mal à être acceptée dans la structure institutionnelle, pédago-centrée sur l'égo, de l'éducation nationale.
Si bien que la psychologie et les psychologues, sous l’effet alibi du signifiant de leur scolarisation, y sont mis en tutelle pédagogique et ainsi détournés au quotidien. Les psychologues qu'on dit pour cela "scolaires" y ont le statut d'enseignant et leur fonction celui d’une spécialisation pédagogique du point de vue de la hiérarchie institutionnelle.
Le
système éducatif dans son ensemble s’est toujours historiquement opposé de tout son poids à une différenciation qui les aurait symboliquement légitimés et libérés dans l'exercice différencié de
leur fonction de psychologue, tant auprès des enfants et des jeunes, que des familles et des équipes. Des fonctions psychologiques d'écoute, non pas sur injonction ou prescription pédagogique
après "signalement" plus ou moins policier comme le voudrait et le dit l'institution, mais à LA DEMANDE consultative mobilisatrice de chacun et de chacune.
Cordialement
M.B.
Un autre extrait en citation toujours sur le même "fil" "malaise et violence" de ce forum du site œdipe.org
Du lieu de mon expérience passée, ce n'est pas "la présence d'un psychologue "scolaire" dans les établissements" dont je soutiens le bien-fondé, car le signifiant « scolaire » a été utilisé par l’institution pour scolariser et neutraliser le psychologue. Le « scolaire » a servi d’écran défensif. au psychologue, et à travers lui à l’intériorité qu’il représente et à ce qu’il mobilise pour un travail d’analyse et d’évolution psychiques. Loin s'en faut donc. Mais je suis bien favorable en revanche à la présence de celle d'un psychologue tout court, par la création statutaire d’une véritable place pour les psychologues du système éducatif.
Mon argument c'est que, pour rester elle même, elle devrait être libre de se borner à
viser à promouvoir des évolutions psychologiques selon ses démarches et références théoriques propres partout où des psychologues exercent sous ce nom en tant que tels.
Ce qui changerait beaucoup de choses sur sa place d'une part, sur le sens et les
modalités de son acte d'une autre, sur la prise en compte et la mise au travail de la subjectivité de tous ceux qui jeunes, parents, équipes éducatives, s'adresseraient librement à lui pour cela
enfin.
Michel Berlin
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