Auteur: Michel Berlin
Date: 08-03-2005
Cher Monsieur,
Dans le contexte de l'objection que constitue la
psychanalyse et les pratiques intersubjectives aux "fermes " offensives actuelles en faveur de la dissolution de la subjectivité de l'Homme dans les cases
évaluatives de son objectivation comportementaliste, vous vous adressez, me semble-t-il, aux analystes de ce forum par une citation qui ayant repéré en eux une «
faiblesse », leur supposerait de la jalousie à l'endroit de la « fermeté » du chercheur objectiviste voire de leur analysant.
Mais
que faire de cette supposition ? Vous en avez sans doute une idée son développement serait le bienvenu.
Quel pourrait être
l'effet de cette perception de « faiblesse » sur la « fermeté » de l'observateur scientiste qui en supposerait une désirabilité jalouse?
Cette citation me renvoie pour ma part à ce que je
disais déjà dans ce forum, en réponse aux propos de M. Wxxxx, au sujet de l'effroi (transférentiel) qu'inspire la psychanalyse par ce quelle représente,
mobilise et met au travail de parole de "ce" (petit rien désigné du non de petit (a) désigné comme "objet perdu" par Lacan qui fait beaucoup) qui : vérité à
prendre en compte, à repousser ou à maîtriser de l'incurable manque à être de l'Homme, laisse pourtant et heureusement encore à désirer...chez nombre
d'entre-nous.
Nous savons, depuis le pas en avant de Freud par
rapport à une conception médicale du symptôme comme trouble et dysfonctionnement d'un état normal supposé sans manque à être que, d'un point de vue de
psychologie clinique et de psychanalyse, il nen est pas ainsi.
Pour nous, le symptôme, comme le manque à
être ressenti en principe par le sujet humain, n'est pas le propre d'un prétendu état de faiblesse d'un sujet qui en serait "malade" par rapport à un état de "
fermeté " suffisante d'un sujet "plein" qui en serait par là sain. Il a un sens.
Celui da la vérité, en "gésine", d'une
parole refoulée ou non encore advenue, qui "parle" ainsi comme formation de linconscient. "Ça" parle en nous. "Je" suis où "je" ne pense pas dit Lacan. Il y
a en effet le je qui pense et le je de l'inconscient.
Cette vérité apparaît, en tant que devenue
symptôme analytique, dans un Autre érigé, par le pivot du transfert, en une instance supposée savoir. Il sagit alors que, par un mouvement de « bascule » selon le
mot de Lacan, le sujet puisse la reprendre à son compte sous cette forme ainsi révélée en y reconnaissant le jeu de son propre désir.
« Là où cétait je dois
advenir » a dit Freud.
Cordialement,
M.B.
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